Le trouble de stress post-traumatique
Qu’est-ce qu’un trouble de stress post-traumatique ?
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT ou PTSD en anglais) consiste en une réponse extrême de stress suite à un événement traumatisant où la personne a été exposée à la mort, à des menaces de mort, à des blessures graves ou à des violences sexuelles. Ce trouble est caractérisé par une forte anxiété, une diminution de la réactivité émotionnelle (les personnes peuvent sembler froides et indifférentes) et un évitement des situations qui font penser au traumatisme. Les symptômes du trouble de stress post-traumatique n’apparaissent pas toujours immédiatement après le traumatisme, ils peuvent apparaître des mois ou même des années après. À noter que le terme choc post-traumatique est souvent utilisé pour parler du TSPT.
Une personne peut développer un TSPT suite aux situations suivantes :
- Par l’exposition directe à un traumatisme.
Exemple : vous êtes impliqué.e dans un grave accident de la route. - En étant témoin d’un traumatisme (exposition indirecte).
Exemple : vous assistez à un suicide. - En apprenant qu’un événement violent et imprévisible est arrivé à un proche (sans en être directement témoin).
Exemple : vous apprenez que votre amie s’est fait violemment agresser. - Par l’exposition répétée ou extrême aux éléments aversifs d’événements traumatiques.
Exemple : un ambulancier qui découvre des personnes mortes à plusieurs reprises ou un policier qui recueille quotidiennement les dépositions de victimes d’agression sexuelle.
Quelques événements traumatisants
Voici quelques événements traumatisants qui peuvent causer un TSPT :
- Violence interpersonnelle / sexuelle;
- Acte terroriste / guerre;
- Accident;
- Catastrophe naturelle;
- Abus psychologique;
- Négligence, maltraitance, etc.
Distinction entre le TSPT et le trouble de stress aigu
La différence entre le trouble de stress aigu et le trouble de stress post-traumatique réside dans la durée de chacun d’eux. Le trouble de stress aigu apparaît généralement immédiatement après le traumatisme et dure moins d’un mois. Si les symptômes persistent au-delà d’un mois, c’est que nous sommes en présence d’un trouble de stress post-traumatique.
Les causes du trouble de stress post-traumatique
90% des gens connaîtraient un événement traumatique et 8% souffriraient d’un trouble de stress post-traumatique au cours de leur vie. De plus, l’institut de la statistique du Québec rapporte que les femmes seraient 2 fois plus nombreuses que les hommes à souffrir de ce trouble, malgré que les hommes soient plus souvent exposés à des événements traumatiques (sauf dans le cas des violences sexuelles).
Certains facteurs sociodémographiques augmenteraient le risque d’être exposé à un traumatisme et de développer un TSPT :
- Avoir un jeune âge;
- Un faible statut socioéconomique;
- Souffrir d’un autre trouble psychologique;
- Connaître des traumatismes durant l’enfance;
- Être une femme;
- Être intervenant.e de première ligne (ambulancier.ère, pompier.ère et policier.ère) ou militaire.
Comme ce ne sont pas toutes les personnes qui sont exposées à des traumatismes qui développent un trouble de stress post-traumatique, on considère que la génétique jouerait également un rôle dans l’apparition du trouble.
Quelques symptômes du trouble de stress post-traumatique
Les symptômes de ce trouble sont séparés en quatre catégories :
1. Les symptômes envahissants
- Souvenirs répétitifs et incontrôlables;
- Cauchemars répétitifs;
- Dissociation : par exemple, des “flashbacks” (retours en arrière) au cours desquels on a l’impression que le traumatisme est réellement en train ou sur le point de se produire. Il peut même y avoir une coupure complète avec l’environnement réel lors de ces épisodes. Ce phénomène est parfois appelé reviviscence traumatique.
- Une grande anxiété et une détresse importante lors de l’exposition à des objets, stimuli et situations qui font penser au traumatisme, accompagnées de fortes réactions physiques (palpitations cardiaques, vomissements, tremblements, etc.)
Exemple : lorsque vous entendez quelqu’un klaxonner, vous êtes envahie par la scène de l’accident qui émerge subitement dans vos pensées, ce qui déclenche une crise de panique.
2. L’évitement
Fuite de situations associées au traumatisme. L’évitement peut être réel (évitement des situations ou des lieux qui font penser au traumatisme) ou cognitif (évitement de l’émotion et des pensées associées à l’événement).
Exemple : depuis l’incident, vous ne voulez plus sortir de chez vous. Vous êtes craintif à l’idée que votre agresseur se trouve encore dehors.
3. L’altération des cognitions et de l’humeur
- Amnésie d’une partie ou de l’entièreté de l’événement traumatisant.
Exemple : une mère n’a aucun souvenir de comment elle a appris la mort de son fils dans un accident de voiture; - Attitudes et attentes négatives par rapport à soi-même et aux autres.
Exemple : se dire « le monde est dangereux », « je suis mauvais »; - Se blâmer, ou blâmer d’autres personnes pour la cause ou les conséquences du traumatisme;
- État émotionnel négatif persistant, détachement des autres, perte d’intérêt pour les activités importantes et incapacité de ressentir des émotions positives.
4. L’altération marquée de l’éveil et de la réactivité
Le corps se retrouve en état de suractivation se traduisant par un sentiment persistant de menace et de danger. Cette suractivation est marquée par une hypervigilance / état d’alerte qui induit des réactions de sursaut, des problèmes de sommeil, une difficulté à se concentrer et un comportement irritable, irréfléchi et autodestructeur.
Exemple : vous scrutez constamment votre environnement. Le moindre bruit évoque chez vous une réaction de sursaut.
Évolution du trouble
Le trouble de stress post-traumatique peut conduire à une dépression majeure (dans 50% des cas), à des idées suicidaires, à un trouble dissociatif, à un trouble anxieux et est souvent comorbide avec les troubles de consommation d’alcool et de drogues (plus courant chez les hommes, qui vont régulièrement consommer pour réduire leur souffrance, ils s’automédicament).
La présentation de ce trouble est variable, tout comme son évolution. Une personne sur 3 vivant avec ce trouble présenterait un certain rétablissement après 3 mois. 50% des gens connaîtraient une atténuation de leurs symptômes à l’intérieur de 2 ans.
Rôle de la résilience
Les capacités de récupération reposent en partie sur la résilience. Les ressources émotionnelles de la personne (capacité à ressentir des émotions positives), ses compétences sociales (telles que l’empathie), l’environnement social et le soutien perçu par la personne vont venir jouer un rôle important dans son rétablissement. Elles ne sont pas à négliger, au contraire, les forces de l’individu sont à souligner.
Existe-t-il un traitement au TSPT ?
La psychothérapie est un traitement de premier recours pour les troubles de stress post-traumatique. La thérapie cognitivo-comportementale et EMDR (désensibilisation avec mouvements oculaires) sont souvent recommandées dans le cas des troubles de TSPT.
Par exemple, l’exposition graduelle est une technique qui consiste à confronter progressivement la personne à des environnements et/ou stimuli anxiogènes pour qu’elle puisse faire face à ses craintes, tout en constatant qu’il n’y a pas de réel danger que le traumatisme se reproduise.
La thérapie EMDR quant à elle, consiste à faire bouger les yeux de la personne selon des mouvements précis, tout en lui faisant remémorer une partie de son traumatisme. Le mouvement des yeux a pour effet d’empêcher la montée intense d’émotions négatives causée par le souvenir traumatisant.
Si le trouble est plus sévère, il est possible d’ajouter de la médication au traitement pour venir réduire les symptômes anxieux et dépressifs. Avant tout, il importe de consulter un professionnel de la santé.
Ne pas hésiter à demander de l’aide
Si vous vous reconnaissez dans ce trouble, il est important d’aller chercher de l’aide en consultant un professionnel de la santé. Pour ce faire, vous pouvez consulter le site web de l’Ordre des Psychologues du Québec. Notre ligne d’écoute est à votre disponibilité si vous ressentez le besoin de parler à quelqu’un, nous sommes là pour vous accompagner.
Voir les sources d'information utilisées dans ce texte
- APA. Mini DSM-5 : critères diagnostics.
- Brillon, P. (2016). Le stress post-traumatique. Dans : Jean-François Marmion éd., Troubles mentaux et psychothérapies (pp. 55-58). Auxerre: Éditions Sciences Humaines.
- CCHST. Trouble de stress post-traumatique (TSPT).
- Chapot, C., Guillery-Girard, B., Dayan, J., Gagnepain, P., Peschanski, D. & Eustache, F. (2019). Chapitre 9. Le trouble de stress post-traumatique. Modèles neuropsychologiques et prise en charge. Dans : Hélène Amieva éd., Neuropsychologie en psychiatrie (pp. 177-206). Louvain-la-Neuve: De Boeck Supérieur.
- Sabouraud-Séguin, A. (2013). 5. État de stress post-traumatique. Dans : Marianne Kédia éd., L’Aide-mémoire de psychotraumatologie: En 49 notions (pp. 40-45). Paris: Dunod.
- Sabouraud-Séguin, A. (2020). 21. Trouble de stress post-traumatique. Dans : Marianne Kédia éd., Psychotraumatologie (pp. 217-223). Paris: Dunod.
- Collectif. (2017). Introduction à la psychopathologie. CHENELIERE.
- Santé physique, mentale et environnementale : faits saillants. Institut de la statistique du Québec. site internet. 2023
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